Diagnostique Asperger négatif

Publié le par Papalmier

Hier j'ai passé un test de diagnostique Syndrome d'Asperger, et ca a vraiment été épique. AS=Asperger's Syndrome en anglais.

Déjà, l'acueil est au premier étage d'un batiment mal fléché, par escaliers exterieurs, donc à la base, vaut mieux pas avoire des problemes anexes de marche. Je n'ai pas vu de paneau ascenceur. Le secrétariat est hyper mal fléché,  absolument pas intuitif, donc faut pas etre déficient mental pour y aller, alors que c'est un consultation de psychatrie !

Il y a trois ou quatres paneaux: "on est là pour vous aider a trouver des olutions, restons calmes et courtois". C'est riducule, vous allez voire.

Comme d'habitude, on me donne le strict minimum de renseignements necessaires pour me faire m'asseoire sur ma chaise. Il faut que je reclame l'attente prévue (essayez de faire rester assis 40 minutes sur une chaise sans bouger un dépressif nerveux qui vient voire pour la premiere fois un medecin): déjà un premier RDV, c est stressant en soit. En plus, un retard non expliqué, c'est pas bon. Heureusement que j'avais pensé a demander si le doc avait du retard ... sinon j'aurais pas tenu.

Bref, le RDV commence; elle s'asseoit, elle me regarde, et me demande en gros "vous voulez quoi ?" ... ah, donc la secraitaire ne lui a pas dit pourquoi je viens. Je commence une réponse, elle me coupe, et enchaine une autre question. Deja, j'aime pas. Elle sors, appelle sa secraire, donc de fait coupe la conversation. Sauf qu'elle m'avait posé deux questions dont les reponses se bousculaient dans ma tete ... et elle m'a coupé. Donc deja ca commence mal, elle me stress, elle me choque psychologiquement. 2 minutes plus tard, la secraitre arrive avec un carton, je perds patience, mais je reste apparement courtois (toujours en coupant mes pjrases). 1 mn pus tard, la secraitaire devient avec le bon papier. Elle me pose encore une question, elle me coupe. La je craque:
- hey, vous me posez des questions, vous me laissez repondre ou pas ?
- non, je dois avancer dans ma grille, sinon on aura pas le temps.

Ah ok, donc elle le fait exprès. Encore une procéduriere qui utilise des chemats et les applique a la regle. Sauf qu'un autiste peut suivre un chemat dur, mais SEULEMENT si on le lui a expliqué au prealable. Donc la encore je constate de fait et a posteriori que j'ai face a cette situation une reaction autistique. Par contre, j'ai annoncé que je vient pour un test AS, et n'adapte en rien son comportement a elle a mon profile potentiellement autiste. Deja ca me choque en moins de dix minutes.

Ca a duré plus de 20 minutes de tension comme ca. Au lieu de demander gentillement que je trouve des formulations plus rapides, préciser a quelles questions elle veut une réponse courte, aux quelles elle veut que je developpe, nan elle pose ses questions, et elle me coupe quand elle veut passer a la suite. Purée y a rien qui me stress plus que ca, et ca je peux pas me controller.

Elle annonce en fin: "je pense que vous etes pas AS". La j'ai du prendre un air décontenancé ... elle poursuit; "c'est pas un drame, c'est plutot une bonne nouvelle" ... Sauf que le grand ponte américain lui habituellement face a un test positif chez un enfant, il s'empresse de dire que c'est un avantage, que les AS ont plein de qualités et qu'il suffit d'apprendre a les maitriser et on devient un surhomme. Et pour elle, non, la bonne nouvelle est de ne pas etre AS.

Bon, je lui explique presque calmement (mais avec de plus en plus de mal) que moi j'ai relu 3 fois la grille de test, et que je pense etre positif, mais qu'il me faudrait plus de 4h pour expliquer, et aussi que tous les autistes et AS me considèrent comme leur egal, leur semblable. Là, j'ai senti l'anti sectaire en elle, me disant que grosso modo AS n'est ni une comunauté ni une religion. Bref, le ton monte clairement.

Elle conclu de son coté que c'est mal de vouloire etre absolument AS, qu'elle a peut etre tord, que ce n'est que son avis, et que tord ou raison, elle peut me faire passer d'autres evaluations.

La, comme je suis au bord du gouffre, bah, pour pas lui sauter au cou, je change de méthode: le silence.

Héhé: phrase affirmative n'appelle pas réponse, donc je réponds rien. LA troisiemme formulation est enfin une question: "désirez vous que je vous fasse passer d'autres tests pour essayer de voire si on peut résoudre vos problemes autrement ?" - "non". Réponse courte qui ne manque pas de la surprendre, mais elle se cache.

Elle commence a gratter des trucs sur un papier, et la je l'attaque a ma facon: " pour etre decu d'etre AS, il faudrait que j'ai voulu l'être, hors, je ne veux pas etre AS, je m'en fout, mais sachez qu'il y a 4 personnes qui me bourrent le mou depuis plusieur pour pour me faire passer des test. Moi je m'en fous; je viens pas ici pour moi, mais parce que quelqu'un m'a recommandé de venire vous voire. Moi je m'en fous d'etre AS ou pas. Donc je vois absolument pas comment je peux etre decu".

J'avais un but particulier, c'etait de lui prouver qu'elle n'avait pas compris pourquoi tout d'un coup quand elle a annoncé un diagnostique negatif je me suis ennerve. Une des questions de diagnostique est: "comprenez vous les autres ?" J'ai dit "oui, toujours, par contre les autres ne me comprennent pas toujours". Et là, je tentais de lui montrer qu'elle avait elle meme mal compris pourquoi je m'ennervais. Elle a pris egoistement mon agacement contre elle, surement imaginant que je lui en voulait perso, ou que son diagnostique lui plaisait pas. Comme j'ai vu qu'elle pigeait pas ou je voulais en venire, je suis devenu explicite: "je suis ennerve parce que 4 personnes me bourrent le mou" ... mais elle n'a pas rebondi, donc soit elle n'a pas compris, soit elle etait braquée.

En tout cas, son comportement n'est ps propice a un bon echange avec un AS. Parce que des gens qui auraient agis comme moi, j'en connais des dizaines sur les forums AS. pour en avoire parlé, tous disent qu'ils auraient agis comme moi en situation similaire.

Je saute les autres détails croustillants, et j'avance sur mon dernier contacte avec le secretariat par téléphone:
- je suis venu hier voire le medecin chez vous; est-ce que mon rendez vous de demain avec son collègue est annulé ? (ne surtout pas dire "ou pas, sinon je sais que la réponse devient obligatoirement ambigue).
- non
- ah pourtant je croyais que ...
- il n'y a pas de rendez vous.
- heu, pourtant je croyais que si mon diagnostique est negatif, il peut etre utile d'annuler le rendez vous demain
- non il n'y a pas re dendez vous demain
- pourtant, vous m'avez vous meme donné un rendez vous
- oui
- alors je veux savoire si il est maintenu ?
- non
- purée je comprends rien a ce que vous dites: demain vous m'avez donné RDV à 10h, vous me dites de pas venire, mais qu'il est pas annulé

et ca a duré comme ca encore une bonne minute.

Bref, pour un médecin qui se dit neuro psy, franchement, je veux plus jamais la voire. Et un secrétariat de psychatre avec des nunuches pareillles qui sont pro dans les contre sens et les phrases ambigues, moi faut pas me demander de rester calme.

Alors voila, je repense a leurs affichettes dans les couloirs, et ca me fait bien marrer quand j'y repense.

C'est pour ca que j'ai refusé sa proposition d'aide. Je ne doute pas de l'utilité de ses autres diagnostiques de comportement sociaux, mais rien que parler avec sa secretaire est une épreuve herculéenne pour moi, donc je veux plus jamais les revoire. Et la consultation avec elle a ete une des plus stressantes que j'ai jamais eu avec un psy.

Par opposition, j'avais passe un entretiens avec un autre psy avant, un pro de l'autisme traditionnel (aka, des autismes qui ne sont pas dits "de haut niveau"). J'avais deja decidé de faire le mort, réponses pas trop longues, et pour pas tout bloquer, me contenter de repondre a ses questions. Bah, j'ai halluciné comment le mec il est doué. Il commence avec les questions a deux francs "qui me recommande a vous ? avez vous des freres et soeur ...". Deja, il pose des questions univoques, qui appellent des réponses précises. Je m'etonne intérieurement qu'au bout de 10 minutes on en est encore sur les questions "anexes, qu'on a toujours pas parlé de depression ni d'Asperger ... mais je prends soin de me taire, je veux le laisser, lui, l'adulte, le médecin, diriger les choses a sa maniere. Je le laisse faire a son idée, diriger la conversation, je ne prends aucune initiative. Puis, au bout d'un bon quart d'heure, il déclare: "bon, je pense qu'on a fait le tour du contexte; pourquoi venez vous, ou plutot, quel est a votre avis votre probleme ?" Eh oui, le mec est sacrement intelligent, parce que le pourquoi, j'aurais repondu "parce que tel ami m'a dit de venire vous voire", donc il n'a pas pris le ton interrogatif, mais il a tout de suite enchainé sur une question mille fois plue précise.

Et là, je me suis dit: oh, lui c'est un mec intelligent, il sait diriger une conversation, j'ai bien fait de le laisser faire a sa sauce. Un peu plus tard dans la conversation j'ai commencé a prendre des initiatives, mais pas avant 40 minutes, pas avant d'avoire bien dit de quoi il retournait.

Donc voila, j'étais content qu'avec ce mec vu il y a longtemps ça se soit bien passé, donc je m'etais dit que j'allais faire pareil avec la fille d'hier ... et en fait, ca a pas du tout marché. Questions sans sens, me coupait tout le temps, questioon strop vagues appelant a réponses compliquées, elle me coupait tout le temps, elle m'a frustré, elle est sortie une fois, fait venire deux fois sa secraitaire ... enfin la totale pour me stresser. Incapable de gerer un conversation, ni de comprendre pourquoi je me suis ennerve (le contexte favorable au stress, plus element declenchant), incapable de comprendre que je lui en voulait pas a elle, mais aux personnes qui m'ont persuadé d'etre AS ...

Donc voilà, elle la quatriemme personne à dire que je ne suis pas Asperger, et je constate que mon comportement dans les situations de stress est exactement le meme que celui des autres Aspies. Et on ne m'enlèvera jamais de la tete que quand je raconte ma vie, une partie non négligeable des AS disent que la leur est comme la mienne, différente des "autres", et qu'avant d'aller sur les forums AS, tout le monde me pointait comme un cas particulier, ubne exception, et que dans le milieu autiste, je suis reconnu comme un "cas Aspie ordinaire".

De plus, plusieur autistes de haut et bas niveaux disent que je suis l'unique personne a vivre des choses fortement similaires a leur vie, et a comprendre ce qu'ils ressentent. Mais je ne parle pas ici de comprehension intellectuelle. Je parle de compréhension par similarité du vecu; ils reconnaissent qu'on a le meme vecu, et me considèrent comme leur égal, leur semblable ... alors qu'ils restent incompris des autres (y compris parfois incompris par des autistes bas ou haut niveau).

Donc diagnostique negatif peut etre, mais dans ma tete, je garde à l'esprit que c'etait pas apriori une mauvaise idée de me parler d'Asperger, parce que pour la premiere fois de ma vie, j'ai rencontré des gens qui ont exactement les memes problemes que moi, et j'en ai rencontré a la pelle.

J'espère que dans 200 ans on aura des grilles de disgnostique un peu plus fines, qui différenciertont plusieur types ou sous classes d'Asperger. Pour moi, c'est fini, je veux plus en parler avec mes amis ni avec ma famille. Je garderai juste contacte avec ceux que j'ai rencontré sur les forums, et qui me considèrent comme leur "frère dans la souffrance de la vie" ... ceux qui se foutent des grilles, et qui ont décidé que j'ai les memes problemes qu'eux, quel que soit le nom que l'on donne en ce moment à ces troubles. Dans 200 ans, je crois que la recherche aura évolué, et j'espère que les diagnostiques autistiques auront changé et seront affinés.

Moi, je veux laisser une trace pour la postérité du net: je suis négatif, je m'en fous, je n'en parlerai plus aux "gens normaux", mais je crois que la médecine a encore du bouleau: quelque part je ne suis pas satisfait de la conclusion du diagnostique, parce que je me sens profondément autiste, et je me sentais autiste avant d'entendre parler d'Asperger ... et je demande aux futurs chercheurs du milieu médical autistique de sous différencier des sous catégories d'Aspies, parce que me refuser catégoriquement les soins accordés aux "autistes de haut niveau" (AHN), je trouve ca idiot, parce que les autres Aspies croient que ces soins me seraitent bénéfiques.

Je veux pas m'ennerver pour ca. Juste, je voudrais quand dans un futur lointain des gens essayer d'affiner la chose.

Je crois en la recherche: il y a cent ans, on ne savait meme pas ce qu'était le cancer; au débuts de la recherche sur le cancer, j'imagine qu'il ya  eu des milliers de "faux négatifs" dans les diagnostiques ... bah, voila, je crois que je suis un faux negatif. Je peux pas le reprocher a quiconque. On pouvait pas reprocher a la science du cancer d'etre sous évoluée il y a 50 ans ... bon bah je peux pas non plus reprocher a la science de l'autisme d'etre sous évoluée en 2006. Mais il y a encore du bouleau, faut pas croire qu'on sait tout.

Ceux qui veulent en discuter plus avant, ou me rencontrer sur ce sujet ... mailez moi. (ou même pour d'autres sujets :D )

Publié dans la piste Asperger ...

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P
Les deux docteurs que j'ai vu pour diags étaient des femmes; une francais hysrtérique qui m'a rendu anxieux, l'autre était une charmante irelandaise ... certains diront que c'est mon sang du nord qui n'a fait qu'un tour :)C'est sur qu'entre une charmante blonde bien en chaire frisée juste comme il faut selon mes gènes dans une jolie robe ... et une histérique maigrichonne pinbèche brune coiffée avec un pétard  (j'ai jamais aimé les cheveux noirs frisés comme des moutons) au visage aigri ... mon comportement, donc mes interractions sont forcément différentes. Je me souviens avoir passé 1/3 du premier rendez vous à observer la bretelle gauche (à ma doite) de sa robe; la seconde gigotais dans tous les sens, jouais avec son stylo, marquait un truc puis le gommait, retournait ses papiers dans tous les sens ...
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G
j'ai oublié :moi aussi j'ai remarqué que les femmes psy, ou docteur parfois, peuvent être agaçante à crever/tuer. Y aurait-il quelque chose là ? Je crois qu'une femme pas aspi (ou aspi qui le sait pas ?) hait les aspis. Bon, je suis un peu radical là, mais comme hypothèse, je veux tenter.
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G
C'est succulant. je connais des revues littéraires qui te paierait pour publier ces interviews.Je suis à 100% avec toi. Ton problème dans les tests, c'est que tu es honnête, du coup tu fais état non de ton état, mais du travail que tu as fait dessus, variable qu'ils sont incapables d'apprécier.euh......... tu permets que je te tutoies ?
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K
Comment peuvent ils prétendrent faire un diagnostic dans ces conditions !!!!C'est de l'érésie pure : il faut du temps (plusieurs RDV), il faut s'adapter...Non franchement , pour moi , ces deux RDV n'ont rien de significatifs et perso je n'en tiendrais pas compte . Ils se disant pro en la matière ? It's a big joke!!!!!Atttends de voir avec L Mc M ....Biz Kat
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